L'Âme de L'Est en Musique
Soirée avec les compositeurs de l’Est de la période Romantique.
À la période du romantisme, la virtuosité est un maître mot. Les compositeurs s’inspirent des grands œuvres littéraires de l’époque pour composer leurs musiques avec l'instrument phare qu'est le piano.
En compagnie de Dianne, cantatrice, Kateryna, pianiste concertiste, vous emmènera vers ses origines avec des compositeurs comme Scriabin, Tchaikovsky, Mussorgsky, et d’autres…
Un concert-spectacle, où vous allez savourer des œuvres de quatre grands compositeurs des pays de l’Est du temps de la Musique Romantique.
Nous allons entendre la musique passionnée, une musique qui va traduire les passions humaines, la profondeur des sentiments, les sentiments de joie, de colère, de tristesse, de désespoir, de révolte et d’exaltation. Et tout ça avec passion et virtuosité, interprété par deux artistes internationales :
Kateryna Kulykova, pianiste d’origine ukrainienne de renommée internationale, lauréate de nombreux prix internationaux, interprétant à la perfection Chopin, Bach, Petri, Liszt, Mendelssohn, Rachmaninov, Mozart, Busoni...,
et Dianne Coutteure-van den Eijnden, chanteuse lyrique et comédienne d’origine Néerlandaise, cantatrice aux opéras de Koblenz, Essen, Liège, Maastricht, Amsterdam, ... en charge de la programmation artistique de son propre théâtre “Théâtre Ronny Coutteure” à Fretin et créatrice de ses spectacles comme « Comme à l’Opéra », « Histoires Enchantées », « Si le Temps m’était conté… » et d’autres.
Bien qu’indépendants de toutes volontés, les événements internationaux récents ont permis cette rencontre entre ces deux grandes artistes, qui ont à cœur de réunir leur talent respectif. Après le succès de leur premier spectacle « Clara, entre Brahms et Schumann », ce deuxième spectacle est au moins aussi prometteur et enchanteur : « L’Ame de l’Est en Musique ».
AU PROGRAMME :
- Scriabin, Trois études : Opus 2 n°1 C# mineur, et Opus 42 n° 5 C# mineur et Opus 8 N° 12 D # mineur (piano)
- Mussorgsky : la chambre d’enfant (piano et chant)
- Tchaikovsky , Méditation (piano)
- Smetant : La fiancée vendue, l’aire de Marenka (piano et chant)
- Tchaikovsky-Pletnev, Suite de Casse-Noisette (piano)
Quelques expliquations sur les oeuvres :
Alexandre Scriabin - compositeur russe.
Les Trois morceaux opus 2 sont trois pièces pour piano composées en 1889. Nous allons vous présenter Op.2 n°1 en C# mineur.
Les Huit Études op. 42 forment un cycle d'études, composé en 1903. Ce cycle demeure un sommet du répertoire pour piano de son auteur. Pour vous le 5ème en Ut # mineur.
Petite anecdote : Lorsque Rachmaninov travailla l'étude op. 42 n° 5, il la qualifia d'« étude difficile ! » ; il lui fallut une heure pour l'apprendre
L'Étude op. 8 no 12 (ou Étude pathétique) est la dernière du premier recueil d’études d’Alexandre Scriabine, alors qu’il n’avait que 23 ans. C'est une des œuvres les plus connues et sans doute la plus célèbre de ses études. Son thème, caractéristique, fiévreux, passionné et facile à mémoriser (c'est-à-dire facile à fredonner, par exemple), y est sûrement pour beaucoup.
Modeste Moussorgski - compositeur russe.
Le cycle mélodique des 7 Enfantines (La Chambre d’enfant) :
- Avec La Nounou…
- Au Coin…
- Le Scarabée
- Avec la Poupée
- La Prière du soir…
- Le Matou « Matelot »
- Le Cavalier au cheval de bois
Obsédé par le projet de traduire musicalement la vérité du parlé, il dit ne plus pouvoir entendre un discours sans le transcrire dans sa tête en notes : non pas en quelque parlando languide, mais en des mélodies fermes, diatoniques, dont se dégage, épurée, stylisée, la vérité d'un mouvement de l'âme. Son harmonie, critiquée pour l'« illogisme » de ses enchaînements, est une harmonie d'intonation : elle donne une certaine intonation à la note chantée qu'elle soutient. Car la voix est le centre de sa musique, et le piano, ou l'orchestre, accompagnateur en est entièrement solidaire ; ils ne tissent pas une symphonie parallèle, ils ne courent pas la poste indépendamment de la voix, comme dans les lieder de Schubert, ils n'assurent même pas un mouvement perpétuel servant d'assise, mais ils soulignent et ponctuent. Ainsi, Moussorgski est le musicien du réalisme halluciné ; chacun de ses personnages même, dans les Enfantines, l'enfant qui minaude et dont les intonations sont transcrites avec vérité semble vu à travers le prisme d'une espèce de transe hallucinée. Comme certains peintres tendus vers le réel, il fait passer son regard avec sa vision. Il s'est réfugié dans le réalisme par réaction contre une propension naturelle à se perdre corps et âme dans des visions mystiques, mais ce regard fou reporté sur le réel donne au réalisme plus de force encore et de vérité.
Bedřich Smetana - compositeur tchèque
La Fiancée vendue est un opéra bouffe en trois actes du compositeur Smetana, sur un livret de Karel Sabina. L'opéra est considéré comme ayant apporté une contribution majeure au développement de la musique tchèque. Il a été composé entre 1863 et 1866, et fut présenté la première fois au théâtre de Prague en mai 1866.
Situé dans un village du pays et avec des personnages réalistes, il raconte comment, après une révélation surprise tardive, le véritable amour l'emporte sur les efforts conjugués de parents ambitieux et d'un courtier en mariage. L'opéra ne fut pas un succès immédiat, et a été révisé et étendu dans les quatre années suivantes. Dans sa version définitive de 1870, il s'imposa rapidement et finit par devenir un succès mondial.
L‘aire de Marenka : Marenka se croit vendue par son bien-aimé Jenik à Kecal, entremetteur et marieur de service qui la négocie au profit de Vasek, le fils du riche fermier Micha… Lequel s’avère être le père du dit Jenik, enfant rebelle à sa marâtre ayant préféré les vagabondages et la pauvreté au joug familial. Jenik fait semblant d’accepter le marché sous réserve d’un contrat signé en bonne et due forme stipulant que le futur mari de Marenka devra obligatoirement être le fils de Micha, le fermier…. L’aire raconte la déception de Marenka.
Piotr Ilitch Tchaïkovski – compositeur russe
Les Dix-huit Pièces pour piano, op. 72, de Piotr Ilitch Tchaïkovski sont un recueil de pièces pour piano qu'il composa en 1893, en même temps que sa 6ème symphonie. Méditation (andante mosso, en ré majeur) est la 5ème des 18 en total.
La Suite Op.71a de Casse-Noisette, l’ultime ballet composé en 1892 par Tchaïkovski, d’après un conte de Hoffmann, composé de 8 mouvements :
- Ouverture miniature
- Marche
- Danse de la fée Dragée
- Danse russe (Trépak)
- Danse arabe
- Danse chinoise
- Danse des mirlitons
- Valse des fleurs
Casse-Noisette, habité par l’esprit du conte, mêlant fantastique et féerie, est porté par un constant souci d’unité dramatique, le tout servi par une maîtrise et une inventivité symphonique éblouissantes.
Tchaïkovski a réussi à recréer l’esprit du conte par une orchestration somptueuse et raffinée qui suggère tour à tour la magie de la nuit de Noël, la fantasmagorie de la vie nocturne des jouets, la féerie des divertissements improbables de Confiturembourg. Pour donner une unité à l’ensemble, il rivalisa d’imagination en multipliant les effets, les couleurs, notamment dans les six danses de caractère du divertissement : emprunts aux chansons populaires (une berceuse géorgienne pour Le Café, danse arabe ; deux
chansons françaises dans La Mère Gigogne et les polichinelles) et jeux de timbres : castagnettes du Chocolat, danse espagnole, association des sonorités graves du basson et des stridences de la flûte, dans Le Thé, Danse chinoise, étonnant trio de flûtes avec contrechant au cor anglais pour la Danse des mirlitons. Tchaïkovski conserva la plupart de ces danses pour sa Suite, réalisée à la demande de la Société musicale russe de Saint-Pétersbourg, qui souhaitait entendre des extraits du ballet avant la création (la Suite fut établie du 28 janvier au 8 février 1892). Il encadra ces danses d’une ouverture miniature et de la Valse des flocons de neige, conclusion poétique de l’ensemble, qui suit la langoureuse et élégante Valse des fleurs.
Jamais Tchaïkovski n’avait été mis autant de combinaisons sonores que dans son ultime ballet.
Quelques expliquations sur les compositeurs :
Alexandre Scriabine (1872-1915)
Le jeune Alexandre passe son enfance parmi des femmes, dans une ambiance qui favorisera une « espèce d’égocentrisme ». Il est alors recueilli et élevé par sa grand-mère Elizaveta Ivanovna, et surtout par sa tante Lioubov Alexandrovna, qui lui apprend les bases du piano. Il est présenté en 1881 à Anton Rubinstein, grand pianiste et compositeur de l’époque, qui lui prédit un grand avenir (pour l’anecdote, Scriabine reproduira les mêmes encouragements à l’égard du pianiste Vladimir Horowitz, en ces mots adressés à sa mère : « Votre fils sera toujours un bon pianiste, mais cela ne suffit pas. Il doit aussi être un homme cultivé »).
En 1888, Scriabine entre au Conservatoire de Moscou comme élève de Vassili Safonov en piano et d'Anton Arenski en composition : il ne passe pas le concours, car le directeur l'a entendu jouer quelques années auparavant. Il y rencontre un autre élève, Serge Rachmaninoff, qui deviendra à la fois un ami et un rival. Ses années au conservatoire sont brillantes.
À ses débuts comme musicien professionnel, il appartient au cénacle moscovite, de tendance cosmopolite, ayant subi l'influence de Chopin, de Liszt, de Wagner et de Debussy. Mais, depuis la création de Prométhée ou Le Poème du feu en 1911 à Moscou, Scriabine est considéré en Russie comme le chef de file incontestable du courant moderniste, prenant en charge en même temps que Schönberg, mais pour des raisons différentes, la réorganisation de l'univers sonore.
Les œuvres (op. 1 à 29) peuvent être considérées comme un fervent hommage au génie de Chopin. Le romantisme et l'affectivité de Scriabine s'y expriment à travers une harmonie tonale, mais souvent chromatisée, et une architecture formelle simple.
Sa vie personnelle est mouvementée : il quitte sa femme, et perd sa petite fille Rimma en 1905, puis il part quelques semaines plus tard en Italie avec Tatiana de Schloezer bientôt enceinte de sa fille Ariane. Cependant, sa femme refuse le divorce. Scriabine s’installe en couple sur la Riviera italienne, puis ne tenant plus compte de sa femme, il se marie civilement avec Tatiana de Schloezer avec laquelle il aura encore 3 enfants.
Modeste Moussorgski (1839-1881)
Il naît dans une « bonne famille ». Sa mère, musicienne, lui donne ses premières leçons de piano, et sa nourrice le berce de contes populaires. Ainsi boit-il d'emblée à deux sources : celle de la culture musicale occidentale, et celle du génie populaire russe.
À neuf ans, il est assez bon pianiste pour jouer en public. Jeune homme, et malgré de grandes ambitions musicales et l'étude des grands compositeurs classiques, il compose encore peu, jusqu’ il fait la connaissance de César Cui, de Balakirev et de Vladimir Stassov, qui donnera au futur groupe des Cinq son impulsion et son inspiration progressiste. L'année 1857 est celle de sa première mélodie marquante, la Petite Étoile, qui contribue à l'orienter vers la musique vocale et dramatique. Mais, l'été de cette même année, il subit une première « crise » décisive, dont on ne sait si elle fut de dépression, d'alcoolisme ou d'épilepsie.
Il étudie beaucoup, en autodidacte méticuleux, la musique occidentale (Schumann, notamment), les penseurs, les philosophes.
À la mort de sa mère, en 1865, Moussorgski est dépossédé de ses biens familiaux, et il entre plus avant dans une vie presque solitaire. En 1868, Vladimir Nikolski lui suggère de tirer un opéra du Boris Godounov de Pouchkine : pour la première fois, tout en continuant de produire des mélodies, il va mener à bien une œuvre de grande envergure. Dans cette féconde période, de 1868 à 1870, il utilise aussi son élan créateur pour écrire le cycle mélodique des Enfantines, qui est sa première œuvre dont la réputation franchit les frontières, suscitant notamment l'admiration de Liszt.
Moussorgski, sujet à des crises d'éthylisme, passe de plus en plus pour un illuminé, dont les dons musicaux, incontestés, s'égarent dans des constructions incohérentes.
Au début de 1881, des attaques cardiaques l'obligent à se faire admettre dans un hôpital militaire, où ses amis viennent le visiter. Ayant bu de l'alcool en cachette dans l'hôpital, il meurt d'un arrêt du cœur le 16 mars 1881. Mais on doit beaucoup à Moussorgski : renouveler l'alliance de la musique avec le vrai.
Bedřich Smetana (1824-1884)
Il est né en Bohême d'un père brasseur et bon musicien. Le seul parmi onze enfants à atteindre l'âge adulte, il apprend le piano et le violon dans son enfance. À huit ans, il compose déjà. En août 1849, il se marie avec une jeune pianiste, Katerina Kolarova. Après quelques années, il perd trois de ses quatre filles, et son épouse est atteinte de tuberculose. Il fonde deux écoles de musique, il sera chef d’orchestre à Prague et Göteborg en Suède. Mais en 1874, atteint d'une surdité due probablement à la syphilis, il doit mettre fin à ses fonctions de direction d'orchestre. Il se consacre alors exclusivement à la composition, étant complètement sourd. En 1875, sa santé déclinant, Il est interné (en hôpital psychiatrique) et décède le 12 mai 1884.
Smetana fut le premier compositeur à utiliser des éléments spécifiquement tchèques dans sa musique. Il influença profondément la vie musicale des pays de Bohême, non seulement par son art de la composition mais par son implication dans la vie artistique praguoise.
Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Symphoniste mélodieux et remarquable orchestrateur, Piotr Ilitch Tchaïkovski puisa son inspiration dans les sources populaires russes tout en adoptant les formes de composition occidentales. Son œuvre fait écho à sa personnalité complexe et à son existence tourmentée.
Deuxième d'une famille de six enfants, Piotr Ilitch fait des études de droit et entre en 1859 comme secrétaire au ministère de la Justice. En 1863, cependant, il décide de faire de la musique son métier. Il s'inscrit au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, où il a pour professeur d'orchestration Anton Rubinstein, et travaille, outre le piano, la flûte et l'orgue.
Toute sa vie, Tchaïkovski aura souffert de dépression nerveuse. Homme au destin brisé, après avoir éprouvé la force de ce destin, il sera devenu musicien pour traduire ses états d'âme. Les longues mélodies conviennent à ses épanchements et, de la symphonie elle-même, il dit que c'est «la confession musicale de l'âme». C'est ce lyrisme, où les cordes jouent un grand rôle, qui explique sans doute son succès, amplifié jusqu'à nos jours par sa musique de ballet.